Valréal / Nicolas Lefebvre

Description

Public :  Tout public

Sur la planète Ankhonem, Valreal, la cité de chair, connaît la guerre civile entre Humains et Hôtes.
C’est dans cette ambiance délétère que Wellis, l’Hybride, né de la Cité-Mère et d’une humaine, tente de survivre en luttant dans des combats clandestins. Sa vie bascule le jour où il découvre qu’il est prêt pour l’hospitalité, équivalent de la grossesse chez les Hôtes, et événement rare pour un Hybride. Succombant à ce besoin naturel et impérieux, Wellis se met en quête d’un bébé humain à accueillir en lui. Mais sa condition inhabituelle semble focaliser l’attention des différentes factions qui ambitionnent de contrôler la ville. Quel rôle a-t-il à jouer ? Et surtout quelle est la nature de cet enfant qui connaîtra, grâce à Wellis, une seconde naissance ? Le destin de Valreal serait-il en jeu ?

Mots clés

Public :  Tout public
Auteur·trice : 

Profils associés
(2)

Événements associés
(2)

Écrits
(1)

  • Extrait - Incipit Lire l'intégralité de Incipit (Extrait)

    Dernière modification le 21/03/2019
    Les vociférations des supporters emplissaient l’antre, rebondissaient sur les parois de chair carmin, se perdaient dans le dôme de cartilage. Le sol, osseux dans ses fondations, était enveloppé d’un derme fin que parcourait un réseau fractal de veinules bleutées. L’antre empestait la sueur et le parfum entêtant du mucus qui s’écoulait des parois. Personne, parmi les deux cents individus rassemblés dans la cavité, ne semblait en être incommodé. L’attention de chacun était focalisée sur le duel qui se déroulait dans l'espace dégagé au centre. Chaleur et tension des corps. Eclat violet des vésicules luminescentes.
    Depuis le début de l’affrontement, Wellis luttait davantage contre les vagues successives des douleurs abdominales que contre son adversaire. Palpitations et vertiges. Nausées. Il n’allait pas bien. Pas bien du tout. Les veines-racines qui recouvraient son corps massif saillaient et palpitaient à un rythme inquiétant. En temps normal, chacun de ses combats rayonnait d'énergie, même lorsqu'il n'en sortait pas vainqueur. Le public s'en nourrissait et le lui rendait bien. Mais ce jour-là, quelque chose allait de travers. Le gris-vert de sa peau pâlissait, l'orange de ses yeux tirait vers un jaune maladif, le sang lui pulsait au niveau de ses ouïes. Le plus mauvais trip depuis des années.
    Un mal de ventre l'avait pris une semaine plus tôt. Il avait pensé à une indigestion, mais la douleur avait persisté et atteignait ce soir-là son paroxysme. Il s'était peut-être trompé dans sa dose, ou peut-être lui avait-on refourgué du selez frelaté. Ça n’aurait pas été la première fois.
    Sa confusion n’avait pas échappé à Proemers. L'humain, peu rassuré au début du combat, le regardait d’un œil différent. Il prenait de l’assurance, osait s’imaginer vainqueur de cet affrontement que tous les parieurs pensaient voir plié en quelques minutes.
    — Qu’est-ce qui se passe, Wel’s ? hurla Cole depuis son poste d’observation.
    — Je n'en sais rien, bordel. Ça ne va pas, lui souffla Wellis en reculant à portée de voix.
    Profitant de la débâcle de Wellis qui s’était courbé, une main sur le ventre, Proemers réduisit la distance qui les séparait et lui décocha un puissant uppercut au menton. Il était loin des deux mètres cinquante de l'Hybride, mais honorait tout de même un bon deux mètres zéro cinq. La tête de Wellis partit en arrière. Il eut l’étrange impression que son corps ne suivait pas. La douleur dans son crâne explosa et il s’effondra en arrière sur le derme veineux. La foule hurla. Un cri collectif et animal. Sauvage. Mélange de déception et d’étonnement, de fureur et de satisfaction sadique. Même si les paris semblaient compromis, la situation prenait une tournure qui n’était pas pour déplaire au public.
    Wellis luttait contre les cris, contre la douleur qui l'assaillait par vagues. Il ne s’agissait ni d’une indigestion, ni d’une overdose. De cela il était certain. Alors quoi ? L’avait-on empoisonné avant le match ? Une semaine plus tôt ? Tout le monde ne lui voulait pas que du bien, cela ne faisait aucun doute, mais Cole contrôlait tout ce qu’il ingurgitait, selez compris. Cole ? Non. Son coach s’occupait de lui depuis de nombreuses années. Les combats constituaient une affaire trop lucrative, droguer son poulain serait un suicide commercial, et ils étaient amis avant d’être associés. L’harkora, le virus des Hôtes ? Wellis n’avait jamais entendu dire que les Hybrides pouvaient le contracter mais ce n’était pas à exclure.
    Il faudrait tirer ça au clair. Dans l’immédiat, il devait s’occuper de Proemers, pour ne pas perdre définitivement l’occasion de s’inquiéter pour sa propre santé.

Cette Création est recommandée par...

  • Il n'y a encore aucune recommandation. Soyez le premier à donner la vôtre.

Liens
(1)