Description
« Je travaillais à l’époque pour un journal à sensations dont la ligne éditoriale était aussi claire qu’un filet de sang : du trash, du trash, du trash. Mon rédacteur en chef, un pisse-vinaigre bedonnant biberonné à Closer et aux tabloïds britanniques, m’avait choisi pour rapporter un maximum d’infos sur les crimes et les disparitions inexpliqués parues dans la presse locale des vingt dernières années, en m’allouant une avance sur salaire si misérable que j’oubliai bien vite le caractère urgent de ma venue.On me payait quelques billets pour publier une compilation sordide, j’allais utiliser cet argent pour m’encanailler moi-même, à défaut de trouver les pépites qui feraient de moi l’équivalent d’un Hemingway ou d’un Kessel. On a les salaires qu’on mérite. »
Un jour peut-être viendrez-vous, vous aussi, pousser la porte du Comptoir des épouvantes. Ce n’est pas que la bière y soit très bonne, la clientèle élégante ou l’ambiance des plus joyeuses ; ce n’est pas non plus que Janus, l’inquiétant tenancier, soit d’un naturel très bavard. Pourtant, comment échapper à ce beuglant des faubourgs quand c’est le destin lui-même, tragique et moqueur, qui vous y convie ? Asseyez-vous, prenez un verre, feuilletez donc un des journaux qui traînent sur le bar...
Et n’essayez pas de vous rassurer en vous disant que tout ceci n’est qu’un fantasme de soiffard : chacune des histoires narrées dans Le Comptoir des épouvantes tire sa source d’un fait divers bien réel.
Après les Contes des nuits de sang, Laurent Mantese confirme son talent de conteur des ténèbres avec ce second recueil : dix récits épouvantables où passe l’ombre, sinistre et malicieuse, de Jean Ray.